Une enquête menée par Sky Sports révèle que malgré une grande population sud-asiatique au Royaume-Uni, très peu s’engagent dans le football professionnel, en raison de mythes et de stéréotypes persistants. Des leaders du secteur appellent à des initiatives plus profondes et à une meilleure inclusion pour découvrir et promouvoir ces talents souvent ignorés. La nécessité d’une collaboration entre les clubs, la FA et les communautés sud-asiatiques est essentielle pour le futur du football britannique.
Le football britannique est en proie à un mystère fascinant : parmi les plus de quatre millions de personnes d’origine sud-asiatique vivant au Royaume-Uni, seulement 22 joueurs professionnels masculins en proviennent. Ce phénomène se ressent aussi dans le football féminin. Après une enquête approfondie de Sky Sports, il est révélé que de nombreux stéréotypes freinent l’entrée de ces talents sur le terrain.
L’idée répandue selon laquelle les Sud-Asiatiques privilégient le cricket par rapport au football est, contre toute attente, erronée. Les données de Sport England montrent que les adultes d’origine sud-asiatique participent plus au football qu’au cricket. Cette fausse conception persiste en partie à cause des représentations médiatiques, comme le souligne Piara Powar, directeur du réseau Fare, qui affirme que la perception des individus est largement influencée par ce qu’ils voient à la télévision.
Un autre mythe tenace est celui des familles sud-asiatiques concentrées principalement sur l’éducation. Arun Kang, à la tête de Sporting Equals, indique que cette perception dépassée n’est plus vraie de nos jours. Le manque de footballeurs professionnels d’origine sud-asiatique est qualifié d’embarrassant, surtout avec la quatrième génération déjà établie au Royaume-Uni.
Concernant les idées fausses, Powar aborde celle qui soutient que le régime alimentaire des Sud-Asiatiques ne ferait pas d’eux des athlètes compétitifs. Ce stéréotype est qualifié de profondément raciste, alors que d’autres opinions au sein du football persistent à réduire les joueurs sud-asiatiques à leur technique, les jugeant « trop petits » pour le jeu professionnel. Dr. Daniel Kilvington avertit que cette mentalité a encore des répercussions négatives aujourd’hui.
Les stéréotypes touchent également le recrutement, comme le dévoile Riz Rehman de la PFA, qui évoque des conseils donnés aux entraîneurs pour être plus patients avec les joueurs sud-asiatiques. La nécessaire évolution des opinions concernant les joueurs de toutes tailles est primordiale pour briser ces préjugés. Le fait que des personnalités telles que Greg Clarke aient dû démissionner après des commentaires inappropriés exemplifie cette évolution nécessaire.
Récemment, des cas de discrimination ont été mis en lumière, y compris celui du gardien Rohan Luthra, victime d’abus raciaux dans son équipe. En réponse à de tels incidents, des clubs présentent des mesures de réhabilitation pour éduquer leur personnel sur la diversité. Les opinions des communautés, comme l’a souligné Mark Devlin de Leyton Orient après la signature de Simpson, influencent également les décisions des clubs.
La série “Football’s Hidden Talent” révèle une volonté générale d’accroître la participation des Sud-Asiatiques dans le football professionnel. Les clubs sont invités à séduire ces communautés, comme le souligne Vincent Kompany de Burnley, en s’ancrant mieux dans leur culture locale. Dave Rainford di Premier League ajoute que pour le football anglais, trouver ces talents est essentiel pour maintenir le niveau mondial de la ligue.
Différentes organisations, telles que la Premier League et la FA, ont lancé des programmes pour encourager les jeunes d’origine sud-asiatique à jouer, soulignant l’importance de l’inclusivité. Toutefois, des voix comme celle d’Arun Kang suggèrent que les initiatives actuelles ne vont pas assez loin, ressemblant parfois à de simples actions de visibilité.
Des discussions sont en cours pour améliorer la collaboration entre les différents acteurs du football afin de maximiser l’impact des programmes d’inclusion. Des initiatives déjà mises en place visent à atteindre des objectifs pour favoriser la diversité au sein des équipes d’entraîneurs et de gestion. Delaroch et d’autres estiment que le moment serait peut-être venu d’envisager des objectifs spécifiques pour les joueurs, un appel à une réflexion collective sur l’engagement des clubs envers ces talents invisibles.
Source Originale: www.skysports.com