Une Brève Histoire des Boycotts de la Coupe du Monde

Cet article explore les différents boycotts de la Coupe du Monde, allant du retrait de l’Uruguay en 1934 en protestation contre le manque de participation européenne à l’histoire du retrait de l’Inde en 1950. Il met en lumière l’interaction complexe entre le sport et la politique sur la scène internationale, illustrant comment des considérations politiques ont conduit à des désistements à diverses époques. Les récentes tensions entourant la Coupe du Monde en Russie rappellent cette longue tradition de boycotts sportifs.
L’attaque d’un ancien espion russe à Salisbury, gravement malade après avoir été empoisonné avec un agent neurotoxique, a semé la discorde et suscité des débats sur la participation de l’Angleterre à la Coupe du Monde en Russie. Premier ministre Theresa May a estimé qu’il était « très probable » que la Russie ait été impliquée. Des voix s’élèvent pour remettre en question la légitimité d’aller dans ce qui a été qualifié de « Coupe du Monde de Poutine ». Malgré cela, la Football Association a maintenu ses projets sans annulations à ce jour.
L’histoire des boycottages de la Coupe du Monde commence dès l’édition de 1934, où l’Uruguay a choisi de ne pas défendre son titre en Italie, contestant le manque d’équipes européennes ayant participé à son tournoi précédent. Ce choix a ensemble renforcé leur image d’orgueil national, puisqu’ils demeurent les seuls vainqueurs à ne jamais défendre leur titre. L’Angleterre, ainsi que l’Écosse et le pays de Galles, ont suivi le même chemin, qualifiant le tournoi de « blague ».
En 1938, l’Uruguay maintient son boycott mais cette fois, il est rejoint par l’Argentine, qui proteste contre la décision de la FIFA d’organiser la Coupe en France plutôt qu’en Amérique du Sud. Le pays s’attendait à recevoir le tournoi et son retrait provoque un tumulte au sein des instances footballistiques.
Le mythe entourant le retrait de l’Inde de la Coupe de 1950 est fascinant; la légende dit qu’ils ne voulaient pas jouer pieds nus. Bien qu’ils aient été qualifiés après que d’autres équipes se soient retirées, les dirigeants indiens aient jugé la compétition sans intérêt. L’histoire de l’Inde dans le football a été marquée par ce retrait, l’équipe n’ayant jamais été proche de se qualifier depuis.
Les éliminatoires de la Coupe de 1958 ont également été marqués par des retraits politiques, notamment de la Turquie et d’Israël, où face à l’opposition israélienne, plusieurs équipes se sont désistées. En fin de compte, Israël s’est qualifié sans avoir joué. Cela montre à quel point le sport et la politique sont souvent inextricablement liés.
En 1966, la Coupe du Monde a vu le boycott d’un continent entier; tous les pays africains se sont désistés, refusant de participer en raison du système jugé injuste de qualification. Le Ghana, alors champion d’Afrique, a échoué à se qualifier, une occasion manquée qui aurait pu marquer l’histoire du football africain.
En 1974, au temps de la Guerre froide, l’Union soviétique a décidé de ne pas jouer contre le Chili en éliminatoires. Après un coup d’État militaire au Chili, les Soviétiques ont demandé que le match soit déplacé, mais leur demande a été refusée, les conduisant à se retirer complètement, de façon symbolique.
S’éloignant encore plus des conflits politiques, en 1982, le gouvernement britannique a examiné les implications d’un affrontement potentiel avec l’Argentine en pleine guerre des Malouines. La pression sur les équipes britanniques était d’une telle ampleur que les instances sportives auraient suivi un appel à boycotter si cela avait été demandé.
L’histoire des boycotts de la Coupe du Monde témoigne des liens complexex entre le sport et la politique, chaque retrait étant souvent empreint de symbolisme et d’orgueil national. De l’Uruguay à l’Inde, chaque boycott reflète des réflexions profondes sur l’identité et l’engagement des nations dans le jeu face aux injustices perçues. Alors que la question actuelle de l’Angleterre à la Coupe 2018 s’inscrit dans ce long débat historique, elle souligne la continuité de ces préoccupations à travers les décennies.
Source Originale: www.bbc.com